Interview

  • Cette interview de Jean-Marc Sire a été réalisée dans le cadre de la parution de sa nouvelle Le dernier homme sur la terre dans le webzine Mots & Légendes 9.


    Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
    Je fais partie de la bande des joyeux auteurs SFFF passionnés et anonymes. Écrire des histoires abracadabrantes et farfelues c'est mon hobby, avec une prédilection pour les gentils robots, les ratons laveurs extraterrestres, les gnomes déjantés et les personnages à la moralité un peu bancale (avec une affection toute particulière pour la catégorie « jamais content et légèrement aigris »).
     
    Comment t'est venu le goût de l'écriture, à quel âge ?
    Je crois que ça a toujours été plus ou moins là, comme une extension naturelle à la lecture, mais c'est vraiment depuis 2013 que j'ai commencé à m'y investir de façon « sérieuse » et à découvrir tout cet univers passionnant qui tourne autour du livre, de l'écriture et de l'édition.
     
    Comment abordes-tu la création d'un texte ? Comment te vient l'inspiration ?
    C'est presque toujours un déclic, une phrase ou une réplique qui sort un peu comme ça de nulle part et qui s'impose pour lancer le récit et donner le « ton » de l'histoire.
     
    Peux-tu nous parler du processus d'écriture de la nouvelle Le dernier homme sur la terre ?
    Il m'arrive parfois d'écrire des nouvelles qui sont plus centrées sur les émotions que sur les rebondissements du scénario. Le dernier homme sur la terre est très représentatif de ces textes-là. Ce qui m'a particulièrement intéressé dans cette histoire, c'était la mise en humanité de ce robot empreint de mélancolie.
     
    Ce qu'elle représente pour toi ?
    En fait, c'est un clin d'œil à une œuvre de Clifford D. Simak : Demain les chiens.
     
    As-tu un texte dont tu es particulièrement fier et que tu voudrais nous faire découvrir ?
    La dernière nouvelle publiée est toujours notre favorite, mais moins que la prochaine à paraitre !
     
    Quels sont tes auteurs favoris ?
    Jack Vance, définitivement, parce qu'il a été pour moi la clef d'entrée dans la littérature SFFF, aussi bien en fantasy qu'en space opera, mais également et surtout Clifford D. Simak, avec des livres comme Demain les chiens ou Mastodonia. C'est un auteur qui m'a beaucoup marqué par la poésie de ses œuvres. Et puis, plus récemment, il y a Kim Stanley Robinson avec sa trilogie sur Mars.
     
    Influencent-ils tes écrits ?
    Forcément. Cette histoire en est d'ailleurs le parfait exemple !
     
    Quels sont tes projets ?
    Tout  simplement  continuer  à  essayer  de faire publier  mes  petites  histoires abracadabrantes.
    Je suis actuellement en discussion avec une maison d'édition numérique pour réaliser un recueil de nouvelles, certainement un projet pour fin 2015.
    Autrement, j'aurai la chance d'être au sommaire de la prochaine anthologie des éditions Arkuiris :  Hommes et animaux : demain, ailleurs, autrement, parution programmée pour juin 2015.
     
    Est-ce que tu possèdes une page perso où l'on peut suivre ton actualité ?
    Sur ma page d'auteur : the-wakwak-tree.overblog.com
     
    Pour conclure, as-tu un dernier mot à ajouter ?
    Avant tout remercier l'équipe de Mots & Légendes pour m'avoir accueilli dans ce 9e numéro. Je crois qu'il faut toujours redire que derrière un livre il n'y a pas que des auteurs ou des illustrateurs. Il y a aussi et surtout toute une équipe investie dans la sélection des textes, dans le travail éditorial, dans la mise en œuvre technique de l'ouvrage. Un livre c'est la réalisation d'un collectif. Et pour un auteur débutant comme moi, cette communauté est essentielle parce qu'elle créée des espaces d'expressions qui me permettent de faire vivre mes histoires.

  • Le numéro 9 de Mots & Légendes sur le thème "Science-Fiction dans tous ses états" est enfin disponible au téléchargement. Vous pouvez le lire gratuitement en version PDFEPUB et MOBI.

    Ce webzine est également disponible sur l'application Fanzines.

    Au sommaire de ce numéro de 273 pages A4 :

    Une couverture de Pascal Vitte

    Douze nouvelles :
    Le dernier homme sur la terre de Jean-Marc Sire, illustré par Vay
    41 unités temporelles d'Anthony Boulanger, illustré par Mickael Martins
    Inua-b de Léa Silva, illustré par Mickael Martins
    30 jours avant la lumière de David Osmay, illustré par Crômm
    Le Bagne de Carralet de Claire Delorme, illustré par Crômm
    Tous les robots s'appellent Alex de Jean Bury, illustré par Celadone
    Un titre pour le collectionneur d'Alice Mazuay, illustré par Florence Fargier
    Legacy of a hundred wars de Dingyu Xiao, illustré par Deice
    Aube Mortelle de David Chauvin, illustré par Didier Normand
    Agonie sous ciel vert de Nicolas Villain, illustré par Mickael Martins
    La symbiose de Catherine Loiseau, illustré par Vaelyane
    00011001 de Grégory Covin, illustré par Aurore Payelle

    Un article :
    Science-fiction : quand les scientifiques réalisent les rêves des auteurs de Manon Bousquet

    Une interview :
    Rencontre avec Rodrigo Arramon, participant à l'appel à illustrations « Science-Fiction dans tous ses états »


    Nous vous souhaitons une bonne lecture !

  • Virginie, pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
    Je travaille dans une école Primaire et essaie de partager le temps qu'il me reste entre mes enfants et mes responsabilités. Cela ne me laisse pas assez de temps pour me consacrer pleinement au dessin et découvrir d'autres techniques, me perfectionner dans d'autres méthodes, m'améliorer, ect... J'aurais aimé être intervenante en arts plastiques mais j'ai pris un chemin différent, ce qui ne m'empêche pas de partager ma passion en dispensant quelques heures sur mon temps de travail aux élèves de mon École.  Et là, c'est que du bonheur !

    Comment t'est venu le goût du dessin, à quel âge ?
    Je dessine depuis l'adolescence, avec l'écriture de poème, ça m'a aidé à m'exprimer et à faire passer mes émotions.

    Comment abordes-tu la création d'un dessin ? Comment te vient l'inspiration ?
    Un peu au coup de cœur. Quand je lis un thème, une nouvelle, un poème, et que ça me parle, soit j'accroche de suite et je visualise la scène, ce que je vois à travers l'histoire, soit je pioche des images se rapprochant le plus de ce que je veux retranscrire et je les mets « à ma sauce » , y rajoutant les détails ou expressions les plus appropriés. Ce que j'aime dans ces cas là, c'est réussir à éveiller l'intérêt, les sentiments de celui qui la regarde afin qu'il ait envie d'en savoir plus.
    Par contre, si je n'accroche pas, je peux aussi dessiner mais l'inspiration manquera et cela risque de se ressentir. Dans ce cas là, je préfère m'abstenir.

    Quel est ton endroit favori pour dessiner ? As-tu des rituels ?
    Mon bureau d'angle, dans la salle, partagé en coin pc et coin dessin, les murs autour recouverts de cartes et illustrations de talentueux artistes de Mots et Légendes, rencontrés sur des Festivals.
    Les crayons à portée de doigts ! Mes morceaux de gomme mie de pain, une feuille sur ma pochette cartonnée, tenue avec deux pinces à dessin.... Quelques images sur mon pc, devant mes yeux pour me rapprocher au mieux de ce que je veux faire... Et c'est parti !

    Quels sont tes illustrateurs favoris ? Influencent-ils tes dessins ?
    Je pourrais citer Sandrine Gestin, qui m'a donné le goût et l'envie de dessiner davantage. J'aime la douceur, la finesse et la fluidité de ses œuvres.
    Également, Krystal Camprubi, d'une gentillesse et d'un talent rare. Ses créations sont magnifiques. Mélanie Delon, Loisel, Mougérou, ect...

    As-tu un dessin dont tu es particulièrement fière ?Voudrais-tu nous le montrer ?
    Oui, une reprise d'une photo, la femme voilée. Un dessin très significatif d'une période de ma vie.
    Femme voilée de Virginie Jaydem
    Est-ce que tu as un style de dessin que tu préfères ? Y a-t-il des projets d'illustration que tu refuserais ?
    J'ai une préférence pour les portraits, visage de femme ou d'enfant. Une émotion à faire passer, des choses à ressentir.
    Je refuserais à partir du moment ou ça me semble hors de portée, trop professionnel pour moi, petite amatrice. Et si le récit ne me touche pas à la première lecture.

    Quels sont tes projets ?
    En matière de dessin, passer à la colo. Vraiment, je n'ai pas le temps et ça me désespère. J'aimerais réussir à m'y mettre vraiment, et trouver un « mentor » qui pourrait me guider un peu.

    Pour conclure, qu'as-tu envie de nous dire ?
    J'espère que mes dessins, mes crayonnés vous auront plu et que l'année qui vient me permettra de passer enfin de nouvelles étapes en matière de dessin, de davantage m'investir dans des projets créatifs qui me tiennent à cœur.

    Vous pouvez retrouver l'univers de Virginie Jaydem sur son blog : http://virginie-jaydem.fr

     

  • Bon alors, si tu nous parlais un peu de toi ?
    Je m’appelle Grégory Covin, j’ai 37 ans et écris depuis grosso modo l’âge de 12 ans. J’ai commencé à apprécier le fantastique via les Livres dont vous êtes le héros. J’adorais plus particulièrement la Voie du Tigre, aventures lors desquelles on tenait le rôle d’un ninja (j’avais moi-même un shuriken et un livre sur le Ninjutsu, pour comprendre l’art de ces assassins de l’ombre). Mais les lectures qui m’ont vraiment influencé sont celles de Lovecraft, bien que j’aie surtout apprécié celles de ses fils spirituels comme Brian Lumley. Puis, en dehors de Stephen King qui est un passage obligé, je suis passé à Graham Masterton. Lui-même influencé par Lovecraft (Manitou). La grosse claque. C’est devenu mon maître spirituel. J’ai eu la chance d’être publié à ses côtés dans Borderline 3.

    Et tu as commencé à écrire des récits fantastiques dès 12 ans ?
    En fait, j’ai commencé à écrire des scénarios de jeux de rôles. L’Appel de Cthulhu bien sûr, mais du Dongeons and Dragons, Vampire la Mascarade, etc. Cela a été un bon moyen de comprendre les mécanismes qui font avancer l’histoire, qui intriguent et stressent le lecteur, qui donnent donc envie de tourner la page, puisqu’il fallait que mes joueurs soient constamment dans l’action. Mais c’est arrivé à 18 ans, au moment d’aller à la Fac, que j’ai entamé l’écriture de nouvelles. La période « jeu de rôles » s’étant terminée, parce qu’il devenait difficile de se voir entre amis pendant plusieurs heures pour jouer, il a donc fallu que je trouve un autre moyen de conter les idées que j’avais en tête. Une fois dompté le clavier pour ne pas mettre deux minutes pour trouver les touches, le plaisir a été immédiat.

    Tu t’es donc spécialisé dans le genre « terreur, horreur » ?
    Oui, au début. Pour en avoir beaucoup lu, je connaissais les codes, donc trouver l’idée n’était pas forcément difficile. Je pouvais donc chercher mon style, la façon d’articuler le tout. De bien raconter la chose. Dur de marier les deux au début. Une bonne idée mal racontée, ou une belle plume déployant une idée banale, c’est dommage. Je me suis donc efforcé de m’améliorer, ce que je fais toujours, un texte après l’autre. Mais avec les années, une forme de lassitude commence à naître, j’ai donc expérimenté d’autres genres. Écrire permet aussi de se poser plus finement des questions d’ordre personnel. J’ai écris sur la religion, la vie après la mort, l’existence de Dieu. Le fait de devoir mettre des mots sur la moindre idée oblige à réfléchir jusqu’au bout à chaque concept. Et me pousse donc vers une vraie réflexion. Après cela, j’ai écrit un peu de science-fiction. C’est de cette manière que j’ai eu mon premier texte publié dans une revue (Science-fiction Magazine 38 – En regardant passer le train). Depuis quelques années, j’écris principalement des nouvelles ou des romans d’Heroic Fantasy. L’une d’elles a été publiée dans une anthologie chez Eons (Les Mangeurs des sables in Les enfants de Conan). Le tout espacé de courts récits en lien à des concours de nouvelles.

    Comment te viennent les idées ?
    Quand je réponds à un appel à textes, j’obéis à la demande. Je pars d’une base solide, soit des fondations simples, voire banales. Puis j’essaie de partir vers quelque chose qui ne viendra pas à l’esprit du lecteur. L’originalité ne vient donc jamais de la base, mais du sommet. Quand j’écris pour moi par contre, j’expérimente, je ne me donne pas de limite. Dans tous les cas, j’essaie de me faire plaisir, d’écrire quelque chose que je n’ai jamais lu. J’ai toujours une sorte de crainte qu’à un moment donné, les idées ne viennent plus. Que la source se tarisse. Je crois que c’est la crainte de toute personne qui écrit. Mais les idées viennent généralement de défis que je me donne. Suis-je capable d’émouvoir le lecteur, voire de lui tirer une larme ? Quand vous écrivez principalement des récits de terreur, c’est un réel défi que celui-là. C’est ainsi qu’est né par exemple Numéro 81. Je tente aussi des choses nouvelles, quand j’en ai l’occasion, au fil des rencontres. J’ai ainsi scénarisé le comics français Génération Héroes aux éditions Carnaval.

    Tu es donc toujours très occupé. Et en-dehors de l’écriture ?
    Je suis fan de comics. J’en lis depuis que je suis gosse. Je rédige d’ailleurs des chroniques sur le site Xbee.net. Et je regarde des séries TV. Un vrai geek quoi !Sourire

    Quelques mots pour finir ?
    J’ai hâte que sortent les futurs webzines de Mots et Légendes, hâte de savoir ce que les lecteurs vont penser des différents textes. Pour avoir déjà pu accéder à la maquette, je sais déjà que, comme d’habitude, la mise en page et les illustrations sont superbes. C’est un véritable plaisir de faire partie de cette aventure. J’espère donc être encore présent dans les publications qui vont suivre.

     

  • illustration de Jonathan HartertIllustrateur/Infographiste depuis 2001
    17/12/1977_Liège – Belgique
    http://cian.over-blog.net
    Passion : le jeu de rôle
    Inspirations : Claire Wendling, Benoît Springer, Olivier Ledroit, Hayao Miyazaki, Gustav Klimt, Gerald Bröm, John Howe… le fantastique en général.


    Quelles études as-tu suivies ?
    J’ai commencé par des études secondaires artistiques. Je dois cependant bien avouer qu’à cet âge, la branche artistique n’était pas vraiment un choix d’avenir mais plutôt de facilité. Comme beaucoup d’adolescents, j’avais l’école en sainte horreur. Mes bases en dessin me permirent de finir le cursus inférieur rapidement et sans devoir trop étudier.
    Ensuite, en grandissant, je me suis mis à imaginer mon avenir dans le domaine de l’illustration et de l’imaginaire. J’ai donc suivi des études d’illustration/bande dessinée à l’Institut Supérieur des Beaux Arts de St Luc à Liège en Belgique (où je réside). Là-bas, j’ai pu côtoyer un large éventail de talents et m’ouvrir à des styles différents. Contrairement à maintenant, l’ordinateur n’était pas encore reconnu comme outil pour les illustrateurs. Il restait la figure de proue des branches publicitaires et graphiques. Je n’ai donc eu aucune expérience dans ce domaine à cette époque.
    J’ai donc essentiellement une base artistique, un bon porte-mine, des couleurs à l’eau et surtout de l’imagination.

    illustration de Jonathan HartertTu utilises la peinture numérique pour tes illustrations. Quelle différence par rapport au traditionnel ?
    L’ordinateur m’apporte surtout un espace de liberté supplémentaire. Pour moi, il est fastidieux de sortir tous ses outils pour coloriser un travail. Préparer les aquarelles, prévoir un verre d’eau, un linge, nettoyer ses pinceaux. Évidemment, la technique « manuelle » apporte d’autres choses, d’autres sensations. Dans mon cas particulier, l’ordinateur à su se faire un outil agréable et ludique. Travailler sur l’ordinateur me permet de moins stresser : je peux laisser le travail en suspens pendant un moment et y revenir sans me soucier de retrouver le même mélange de couleur. Pas besoin d’attendre que la couleur sèche pour avoir sa bonne teinte. Pas de matériel à nettoyer. Ce sont des détails pratiques, mais non négligeables.
    Ensuite, dans la création même, l’ordinateur m’apporte une modularité supplémentaire. Le travail fini, l’on peut revenir sans avoir peur de tout rater. Cela donne l’occasion de peaufiner (parfois trop) ou de corriger des erreurs passées en douce. Ce type d’outil permet aussi de changer de tout au tout un travail fini et d’improviser certains effets : la lumière, les couleurs, les contrastes.
    Pour résumer clairement, je dirais que cela m’apporte liberté, souplesse et quiétude par rapport aux techniques traditionnelles.
     
    illustration de Jonathan HartertSur quel logiciel travailles-tu et depuis combien de temps ? Avantages et inconvénients ?
    Je travaille essentiellement sur Photoshop et ce depuis 5-6 ans. L’avantage vient surtout du fait que c’est un programme que je manie tous les jours au travail et donc que je connais bien. Il offre un large panel d’outils pour coloriser, mais surtout pour créer des matières, des fonds ou des textures à intégrer dans le dessin. L’on peut constamment mettre à jour les outils et échanger des tutoriaux avec d’autres artistes. C’est un programme assez ouvert et surtout très répandu.
    Dans une moindre mesure, j’utilise également Illustrator pour gérer le vectoriel. Logos, pictogrammes, lignes de fuites pour construire une perspective… cela peut servir.
    Les Inconvénients ? Je n’en vois pas. L’outil a les limites que l’on veut bien lui donner. Je pourrais dire que généralement, la colorisation par ordinateur manque d’âme, est froide, impersonnelle. Mais même si je n’arrive pas toujours à passer outre ses limites, un rapide coup d’œil sur la toile me fait voir ce que certains artistes sont capables de faire avec les mêmes logiciels… et cela ne manque absolument pas d’âme… loin de là. Je pense donc qu’il n’y a pas d’inconvénients… juste des défis à réaliser et à surmonter.

    Peux-tu nous expliquer ta méthodologie de création de A à Z ?
    Je commence toujours par un crayonné. Cela pourrait se faire via la palette graphique, mais j’aime le contact de la mine sur une feuille… et aussi garder une trace tangible, directe, non virtuelle. Le dessin prend pas mal de temps, retouches, corrections, recommencer… tout cela pour aboutir enfin à une base satisfaisante à coloriser. Je scanne le crayonné au pourcentage voulu suivant la taille de l’illustration finale. J’ouvre directement photoshop et met le scan en format colorimétrique RVB. Je le mets dans ce format pour pouvoir utiliser certains effets photoshop qui ne sont pas accessibles en CYMK. Je place mon calque avec le dessin que je renomme crayonné, en première place et mets celui-ci en mode produit. Ce mode, permet d’afficher seulement le tracé sans tenir compte du blanc de la feuille.
    illustration de Jonathan HartertÀ partir de ce moment, je commence la couleur. Je ne touche plus au calque avec le crayonné. Je crée un calque pour le fond (placé toujours en dessous du calque « crayonné ») et jette sommairement un fond coloré à l’aide de la palette graphique. J’utilise essentiellement l’outil aérographe, changeant la dureté et le flux au gré de l’effet voulu. Ce premier fond va servir de base d’ambiance pour voir assez vite l’atmosphère de l’illustration. Il est donc fait assez rapidement sans tenir compte des débordements et de l’harmonie des tracés. Le fond prend généralement forme en 3-4 teintes différentes. Ensuite, calque par calque, je mets en couleur les éléments qui composent l’illustration. Je commence toujours par le décor (quand il y en a), ensuite la peau, les vêtements, accessoires, cheveux, yeux et éclaircissements. Les jeux de lumières sont gardés pour la fin pour avoir la visualisation totale de l’impact que la lumière peut avoir sur tous les éléments.
    C’est généralement à la fin que je teste des « effets » photoshops. Calques en modes différents, ajout de bruit, flou, changer le tracé de couleur. L’expérimentation me permet de saisir parfois, des ambiances que je ne m’imaginais pas. C’est assez amusant de voir son illustration changer complètement d’ambiance en deux trois clics.
    Dans l’absolu, ce n’est pas très compliqué. Je n’utilise certainement pas le programme dans toute sa subtilité, mais cela viendra peut-être un jour.

    illustration de Jonathan HartertComment perfectionnes-tu tes compétences au jour le jour ?
    Je n’utiliserais pas le terme « perfectionner » mais plutôt apprendre. Je suis loin d’avoir toutes les bases nécessaires pour pouvoir illustrer tous les domaines qui m’intéressent. J’apprends donc à chaque travail comment dessiner telle partie du corps, tel élément que je n’ai jamais illustré, de quelle manière donner un effet plus « enlevé ». Je me sens encore l’âme d’un étudiant qui a encore tout à se prouver. Pour avancer, je dirais, qu’il faut simplement faire son maximum à chaque nouveau travail. Repousser ses limites et essayer de faire mieux que précédemment. Concrètement, je dirais que l’évolution, passe par l’observation. Regarder autour de soi, comprendre comment fonctionne le monde, de quelle manière réagit l’environnement aux phénomènes externes. Quel que puisse être l’univers représenté, cela doit rester crédible, l’on doit pouvoir se dire : oui cela pourrait exister.
    Pour trouver de nouvelles voies, il faut être ouvert et s’intéresser au travail d’autrui. Il y a nombre d’artistes extraordinaires, du plus connu au plus obscur qui ne montre jamais rien.
    Je pense être constamment influencé par ce que je vois. Sans faire attention, j’essaye tel effet, ou une telle façon de traiter un objet… échos de styles aperçus auparavant, appréciés et rangés dans un tiroir de mon esprit jusqu'à ce que l’occasion de l’essayer se présente.

    illustration de Jonathan HartertComment as-tu trouvé ces premiers « jobs » ?
    Mon premier job dans le domaine de l’illustration est la résultante de nombre d’envois à divers éditeurs. Suite à la pression de certains amis, qui m’ont poussé à faire connaître mon travail, j’ai fait un petit press-book que j’ai envoyé à divers éditeurs pour lesquels il m’intéressait de travailler. Sans nouvelles pendant un petit temps, l’un d’eux m’a répondu et cela a découlé sur une commande de 2 illustrations noir et blanc pour un supplément d’un jeu de rôles. Suite à cela, j’ai démarché dans plusieurs salons ludiques pour montrer mon travail. Un contact par ci, l’un par là, le bouche à oreille remuant tout cela. J’ai enchaîné avec une grosse série d’illustrations pour un projet qui malheureusement est toujours dans les cartons à cause de la faillite de l’éditeur.

    Sur quoi travailles-tu actuellement au niveau professionnel ?
    Je travaille sur une série d’illustration pour un jeu de cartes sur le net. Dans un style manga Kawaii. C’est assez prenant de travailler d’une façon différente et j’apprends à mettre en couleur par aplats plutôt qu’en modelés.

    illustration de Jonathan HartertQuels sont tes objectifs de carrière et tes envies pour le futur ?
    Continuer à m’améliorer pour essayer d’en vivre pleinement. Pour l’instant, l’illustration ne débouche que rarement sur des ouvertures professionnelles. Mon mi-temps en tant qu’infographiste me permettant une rentrée financière fixe, je ne travaille que sur ce qui me fait plaisir sans « vraiment » essayer de vivre de l’illustration. Si le futur pouvait néanmoins me permettre de le faire, j’en serais vraiment content.
    Le grand objectif, qui sert plus de carotte qu’autre chose, serait d’être enfin satisfait de mon travail. Pouvoir me dire sans gêne, que mon travail est de qualité et pouvoir m’ouvrir de nouveaux horizons.
    J’aimerais beaucoup travailler dans le domaine des jeux vidéo. J’aime la création d'univers, la recherche de personnages, d’objets, de créatures bizarres. Travailler en équipe doit être une expérience enrichissante. Voir la modélisation virtuelle de ses propres créations par une autre personne, subir les contraintes techniques et s’adapter. Travailler à plusieurs pour donner vie à un projet commun doit être grisant. Non pas que je n’apprécie pas de travailler seul, mais tenter l’expérience me plairait énormément.

     

    illustration de Jonathan Hartert

     

  • Jonathan, pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
    Bonjour, je m’appelle Jonathan et je suis un jeune illustrateur belge de 23 ans. J’adore les frites et faire la grasse matinée mais je crois que je m’égare ^^.

    Comment t’est venu le goût du dessin, à quel âge ?
    Oh d’aussi loin que remonte ma mémoire (j’aime parler comme un vieux :) ), j’ai toujours tenu un crayon en main et j’ai toujours dessiné d’abord comme amusement, puis maintenant je veux en faire mon métier.

    Comment abordes-tu la création d’un dessin ? Comment te vient l’inspiration ?
    En général, je pars sur des mots forts qui m’évoque une histoire (ici l’histoire était déjà faite). J’aime beaucoup avoir un coté épique dans mes illustrations (je suis d’ailleurs fan des films comme 300, Gladiateur…).

    Quel est ton endroit favori pour dessiner ? As-tu des rituels ?
    Pour dessiner, il me faut 3 choses :
    – 1 (le plus important) Un endroit chaud, je hais le froid.
    – 2 Une boisson sucrée… COCA <3
    – 3 De la musique, ça me donne toujours la pêche.

    As-tu un dessin dont tu es particulièrement fier ? Voudrais-tu nous le montrer ?
    Illustration de Jonathan fievetIllustration de Jonathan fievet

    Ces deux là, le premier, car j’ai beaucoup travaillé sur la double ambiance et le deuxième, car je me suis beaucoup amusé sur le concept des dames de carte (ici de pique).
    Et voici mon blog.

    Quels sont tes illustrateurs favoris ? Influencent-ils tes dessins ?
    J’en ai beaucoup mais les artistes qui m’influencent le plus sont :
    – Barbara Canepa, qui a fait Skydoll, End…
    Ci-dessous une illustration de Barbara Canepa :

    illustration de Barbara Canepa


    – J’aime énormément Kekai Kotaki, qui a bossé pour guild wars par exemple.
    Ci-dessous une illustration de Kekai Kotaki :

    illustration de Kekai Kotaki

    – Aleksi Briclot, que j’ai eu la chance de rencontrer deux fois.
    Ci-dessous deux illustrations d’Aleksi Briclot :

    illustration d’Aleksi Briclotillustration d’Aleksi Briclot

    Est-ce que tu as un style de dessin que tu préfères ? Y a-t-il des projets d’illustration que tu refuserais ?
    En général, je suis plus dans quelque chose d’assez réaliste, j’ai beaucoup de mal à déformer mes personnages (cartoon, illustration jeunesse) et donc si on me proposait un boulot là-dedans je refuserai sûrement, car, pour moi, je n’aurais pas les capacités de le mener à bien.

    As-tu une anecdote à nous raconter sur ton parcours artistique ?
    C’est plus une situation mais les gens voient souvent les artistes comme des gens cool, alors qu’en général quand on se présente ça donne ceci :
    Moi : Salut, tu fais quoi ?
    Autre étudiant : Moi je fais un Master en marketing et toi ?
    Moi : Ah ben moi j’suis illustrateur et j’dessine (et j’ai vraiment l’impression de passer pour l’abruti de service xD).

    Quels sont tes projets ?
    D’abord et surtout trouver du travail dans le milieu et arriver à en vivre. Et puis comme j’ai toujours plein d’idée en tête plus tard faire ma propre BD me plairait énormément.

    Pour conclure, qu’as-tu envie de nous dire ?
    Juste un petit détail que les gens oublient souvent mais c’est que la qualité d’un artiste n’est pas dû à son talent mais à ses efforts (l’art n’est pas quelque chose d’inné mais quelque chose qui se travaille toute une vie ^^).

    Retrouvez l’univers et les créations de Jonathan Fievet sur son blog !

     

  • Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
    Mon nom d’artiste est AbigailDream et cela fait maintenant presque deux ans que j’exerce ma passion dans le domaine de la création digitale. J’illustre des romans, des nouvelles, des webzines… Et je prends un immense plaisir à créer, quel que soit le support, que ce soit digital (photomanipulation) ou manuel (dessin, peinture…).

    Comment t’est venu le goût du dessin, à quel âge ?
    Je dessine depuis que je suis toute jeune, beaucoup de nus, d’anatomie, mais mon style a radicalement changé lorsque j’ai découvert la photomanipulation et l’art digital. J’ai alors commencé à pouvoir réellement faire partager mon imaginaire. Aujourd’hui, je trouve un immense plaisir à exercer ma passion d’artiste digitale, mais je continue toujours mes dessins « sur papier » qui m’aident à enrichir mes autres créations.
     
    Comment abordes-tu la création d’un dessin ? Comment te vient l’inspiration ?
    La plupart du temps j’ai dans la tête un thème, une idée (assez vague) et la réalisation vient au fur et à mesure, en fonction des images que je vais trouver, et généralement ce sont les couleurs que je choisis qui vont façonner et faire la plus grande partie du travail. Je ne pars jamais avec une idée très précise en tête, je me laisse guider au fur et à mesure.

    As-tu un dessin dont tu es particulièrement fière ? Voudrais-tu nous lemontrer Set free par AbigailDream?
    J’aime particulièrement l’illustration « Set Free » pour sa grande simplicité, le fait qu’elle soit en noir et blanc et ses centaines d’interprétations possibles… J’ai évidemment des préférences quant à mes autres créations, mais celle-ci reste pour moi la plus parlante.

    Quels sont tes illustrateurs favoris ? Influencent-ils tes dessins ?
    Quelques illustrateurs m’inspirent tel que Alan Lee (encore et toujours) ou Maliciarosenoire, mais je suis en réalité particulièrement influencée par des romans, des auteurs tel que Tolkien, Pierre Bottero, Anne Rice… ou des cinéastes, notamment Tim Burton. J’aime lire un livre ou voir un film et en imaginer ma propre interprétation.

    Quels sont tes projets ?
    J’ai de nombreux projets de couvertures de romans en cours. Mais j’ai également des projets personnels, j’aimerais notamment réaliser une série d’illustrations sur un thème précis qui me permettrait de sortir de mon style d’illustration habituel. Affaire à suivre…


    Retrouvez l’univers d’AbigailDream sur DeviantArt !

  • Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
    Mickael, 32 ans, né dans la région de Montluçon, graphiste illustrateur en auto entrepreneur depuis peu.

    Comment t’est venu le goût du dessin, à quel âge ?
    Depuis que je sais tenir un crayon, ça a toujours été un passe-temps, et j’essaye maintenant d’en faire un métier.

    Comment abordes-tu la création d’un dessin ? Comment te vient l’inspiration ?
    Ou j’ai tout de suite une image qui me vient dans la tête, et il n’y a plus qu’à la ressortir sur papier ou sur l’écran (pas toujours facile), ou en griffonnant plusieurs idées, et en mélangent le tout.

    Quel est ton endroit favori pour dessiner ? As-tu des rituels ?
    Mon bureau encombré, pas de rituel spécial.

    Quels sont tes illustrateurs favoris ? Influencent-ils tes dessins ?
    Il y en a pleins de Bilal à Royo… Ils influent sûrement un peu mon travail. Mais surtout ça me pousse à travailler, évoluer et m’améliorer.

    Est-ce que tu as un style de dessin que tu préfères ? Y a-t-il des projets d’illustration que tu refuserais ?
    Non, pas spécialement, je suis pas trop fan du style manga. Je pense pas refuser de projets, à part s’ils sont vraiment au-dessus de mes capacités.

    Quels sont tes projets ?
    Pour le moment, essayer de gagner un peu d’argent avec mes créations, ça serait bien. Et m’occuper de ma fille de 6 mois, ce qui prend pas mal de temps !

    Pour conclure, qu’as-tu envie de nous dire ?
    Bonne continuation à Mots & Légendes, et peut être à bientôt pour une autre illustration.

     

  • Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
    Sedenta (ou Sed, au choix), 24 ans, dessinatrice amatrice et qui a envie de le rester parce que 1) je ne suis pas assez douée pour devenir pro, 2) je ne dessine pas aussi souvent que je le devrais et du coup je progresse lentement et 3) le dessin est un passe-temps, un moment de détente qui perd, à mes yeux, tout son charme dès que je réalise une commande.

    Comment t’est venu le goût du dessin, à quel âge ?
    Pour le comment, je ne suis pas certaine de pouvoir répondre puisque je ne suis même pas certaine de le savoir.
    Pour l’âge, j’ai commencé mes premiers gribouilles (à la maternelle, certes, mais là j’entends « sérieusement ») au lycée. C’était affreux. Puis j’ai arrêté quelques années et je n’ai repris sérieusement qu’en 2007/2008.

    Comment abordes-tu la création d’un dessin ? Comment te vient l’inspiration ?
    L’inspiration me vient de mes propres univers et personnages (même si c’est laborieux) ou des univers d’amies/copinautes et autres gens virtuels en -autes. Il m’arrive quelques fois de dessiner pour exprimer un sentiment, mais ça reste rare.

    Quel est ton endroit favori pour dessiner ? As-tu des rituels ?
    Mon endroit favori pour dessiner et le même que pour écrire : mon bureau, avec de la musique et le ronronnement de mon vieil ordi qui a 7 ans, c’est important de le noter et ça mérite même des applaudissements ! (bon, j’ai quand même un ordi portable récent pour pouvoir jouer aux jeux FB.)

    As-tu un dessin dont tu es particulièrement fière ? Voudrais-tu nous le montrer ?
    Ouep ! J’en ai un, mais vu qu’il servira de couverture à un de mes romans, je vous le montre pas !

    Quels sont tes illustrateurs favoris ? Influencent-ils tes dessins ?
    Y’en a plein, mais les premiers qui me viennent en tête sont Orpheelin, Vyrhelle (Virginie Léonard), Paulo Barrios, Luis Royo et M.L. Versini. Mais il y en a beaucoup d’autres.
    Est-ce qu’ils m’influencent ? Oui, à coup sûr. Je suis admirative de leur technique alors forcément, même inconsciemment, ça me donne envie d’arriver au même résultat. Dans dix ans peut-être ? Plutôt vingt-cinq.

    As-tu une anecdote à nous raconter sur ton parcours artistique ?
    Je ne pense pas. Ou tout du moins elle ne m’a pas assez marquée pour que je m’en souvienne.

    Quels sont tes projets ?
    Niveau dessin, le seul projet que j’ai c’est d’illustrer mon diptyque Sighild. Sinon, je prends ce qui vient et quand ça vient.

    Pour conclure, qu’as-tu envie de nous dire ?
    Respect !

    Retrouvez l’univers et les créations de Sedenta Kernan sur son DeviantArt !

     

  • Cette interview a été réalisée pour le webzine numéro 8 de Mots & Légendes, dans lequel Anne Rossi a publié la nouvelle : Initiation.

     

    Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
    Auteur de romans pour la jeunesse et de séries pour les adultes, j’habite en région parisienne avec l’homme de ma vie, nos trois enfants et un nombre équivalent de chats.

     

    Comment t’est venu le goût de l’écriture, à quel âge ?
    Lors des longs voyages en camping-car, quand il fallait bien trouver quelque chose pour s’occuper. J’ai écrit ma première série de policier fantastique, avec pour héros nos peluches, vers l’âge de dix ans. 

     

  • — Bonjour Bashak. Pour la webrevue Mots et Légendes, peux-tu te présenter en quelques mots ?
    — Bon, je suis née en 1980 à Istanbul. J'ai passé un bout d'enfance à Nantes, puis à Ankara (Turquie). Neuf années plus tard, j'ai migré en sens inverse, destination la fac de socio de Nantes.
    — Et maintenant ?
    — Je taffe dans l'administration publique.
    — Tu écris en quantité ?
    — Moins, depuis que j’ai ce boulot. Moins de temps. Je fonctionne par évasion spatio-temporelle.
    — De quoi ??
    — Bah oui : on croit que je suis au bureau, ce qui est vrai et inexact : en réalité, je vagabonde imaginairement par-delà les collines verdoyantes des contrées lointaines et les océans inexplorés… Je faisais ça à l'école, à force de m'ennuyer en classe. Ça m'est resté. Après avoir imaginé, je tente désespérément de coucher par écrit ces aventures -  je grappille sur mes nuits.
    — Tu écris quoi, en fait ?
    — Avant, c'étaient un journal perso, d’interminables courriers, de la poésie, des ébauches ou des fragments de récits, des cartes et leurs descriptions… Depuis quelques temps cette écriture nocturne, sauvage, bilingue et solitaire, se « socialise ». Mon gros chantier (10 ans cette année !) prétend prendre la forme couramment admise du roman. C’est pas gagné ! Ce projet est pour moi comme un ogre gobeur de mondes. Il remplirait à lui seul mon quotidien, si je n'y faisais pas attention.
    — Quand tu écris, tu ne te détaches jamais de ce projet là ?
    — Rarement. Parfois, un personnage exige plus de place. Ou alors, en réponse à un concours, je compose des récits courts. Mais tous ou presque se déroulent dans le même "monde" imaginaire. C’est le cas de « Hors les Murs » (2010) et « le peuple d’Ejderh » (2006 - retenu par les Traversées Oniriques).
    — Des publications ?
    — Non, mais j'y travaille. J'ai développé le personnage d'Ejderh - un migrant, lui aussi - sous la forme d'un roman. En un an, pouf, c'était rédigé ! Avec des nomades mongols et des pseudo-sumériens ré-imaginés pour le plaisir d'une aventure sur la steppe.
    — Et ensuite ?
    — Ensuite pendant deux ans je n'ai eu que des refus d'éditeurs. J'avais l'impression que ce texte avait tous les défauts : c’était la faute aux noms bizarres, mots inventés, métaphores incompréhensibles, rythme saccadé, trop lourd ou pas assez, écrit à mi chemin entre le journal et l’épopée... Bon, j’ai fait un break un moment puis là j'ai pris mon courage à deux mains et je retravaille le texte...
    — Et "Hors les Murs" ?
    — Eh bien... Dans l'univers que j'imagine, une histoire me taraudait depuis un moment : celle des Nains qui quittent leur "trou originel" et migrent ailleurs. L'idée était là mais je n'avais pas pris le temps de la coucher sur le papier. L'appel à textes a fourni l'occasion !
    — Et pour ton « monde », tu imagines ton monde ex nihilo ou bien...
    — Oh non non, je me réapproprie des choses qui me plaisent et m'inspirent.
    — Par exemple ? Des livres ? Est-ce que des livres t’ont inspirée ?
    — Oui oui. Gamine, j'aimais lire et relire Jules Verne, Dumas, l'île au trésor. Je passais pas mal de temps à dessiner des cartes d'îles imaginaires. L'aventure, coûte que coûte !
    — Ça n'est pas de la fantasy, ça.
    — C’est à 21 ans précises j'ai découvert Tolkien et Mathieu Gaborit – formidable ! Après quoi je me suis régalée de mythologies : l'Edda, les épopées de la steppe, Gilgamesh... Il y a aussi les racontars de Jorn Riel. Je les feuillette de temps à autres ; ces lectures me revigorent !
    — Dans tes lectures disons, de romans : quels auteurs conseillerais-tu ?
    _  Dans ce que j’ai lu, j’ai apprécié Frank Herbert, Nicolas Cluzeau, Nicolas Bouchard, Mathieu Gaborit, Alain Damasio...
    — Et est-ce que des personnages littéraires t'inspirent  ?
    — Oui, certains bonhommes me hantent : Conan le Barbare, Väinämöinen, Nifft-le-Mince. Je les imagine et paf, ça me débloque ! La musique aussi - en particulier les chants mongols et les BO de films.
    — Parlons de la fantasy. Pourquoi travailles-tu cette matière ?
    — C'est, euh, une façon de dépasser la contingence du "réel et possible", dans le récit. Avec la fantasy, on peut parler de démiurges et de chevauchées célestes, par exemple... et esquiver les consensus "sociaux"…
    — C’est à dire ?
    — Si j’écris "La grande famille N résidait toute ensemble dans les tours d'une banlieue en périphérie urbaine et avait conçu un système de brassage de bière - au noir,"le lecteur risque de penser : "encore des rmistes qui grugent les impôts et distillent au noir. Mais que fait la police ! "
    Par contre si je mets : "Le peuple des Nains habitait tout ensemble dans des cavernes et brassait de la bière à longueur de journée," c'est de la mythologie nordique, bien sûr ! Et l’aventure peut démarrer !
    — Pour finir : tu signes sous un nom de plume, ou quoi ?
    — Initialement, oui (Outchan’Yol). Finalement j’ai repris mon vrai prénom, Bashak.

    Vous pouvez retrouver Bashak sur son blog : http://cestlheureduthe.blogspot.com

     

  • Présentation de Florence Barrier


    Née en 1976 sous le soleil de Méditerranée, dans la Venise provençale, Florence se passionne dès son plus jeune âge pour le mythe arthurien et les aventures chevaleresques qu’elle dévore au milieu des champs de lavande, bercée par le chant des cigales. C’est cette passion (obsession ?) qui la guidera durant ses études, d’une Maîtrise de Lettres Modernes (université d’Aix-Marseille) jusqu’au DEA (Sorbonne). Spécialisée en littérature médiévale, elle publie plusieurs mémoires et travaux de recherches (sous la direction du CUER MA), tâtant aussi bien de la traduction de manuscrits que de la paléographie. Après avoir brièvement flirté avec l’enseignement, elle s’exile dans le Nord pour devenir chef d’entreprise. Elle consacre son temps libre à ses nombreux hobbies, dont l’écriture depuis 2015, dans les genres SFFF. Il se murmure qu’elle publierait des récits moins avouables sous pseudonyme, mais ce ne sont probablement que des rumeurs…
    En 2017, elle fonde (avec l’autrice Catherine Robert) Les Ombres d’Elyranthe, maison d’édition spécialisée dans les littératures de l’imaginaire.


    Interview pour la parution de l'anthologie Chevaliers errants



    Bonjour, Florence, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

    Bonjour ! Tout d’abord, je tenais à remercier Mots & Légendes et son comité de lecture pour avoir sélectionné ma nouvelle dans cette anthologie, il est évident que vous avez un goût très sûr ;)

    Comment me présenter en quelques mots ? Je suis originaire de Provence, de Martigues plus exactement, où je suis née en 1976. J’ai vécu à Aix-en-Provence, puis à Paris, aujourd’hui j’habite à Lille. On dit qu’il y a plusieurs vies dans la vie : j’ai enseigné le français, fait de la recherche. Puis j’ai bifurqué vers l’univers de la vente, monté ma société. Désormais, je travaille pour un grand groupe. Ça, c’est pour le côté pro. Il me faudrait bien plus de temps pour parler de mes hobbies, mais je crois que j’ai déjà épuisé le quota de mots qui m’était alloué !


    Pouvez-vous nous parler du processus d’écriture de votre nouvelleLa Toile et l’épée parue dans l’anthologie Chevaliers errants ?
    J’avoue (à ma grande honte et au risque de décevoir quelques lecteurs) que je ne m’en souviens plus ! Au moment de sa rédaction, je tenais un magasin situé à l’entrée d’un centre commercial. Une boutique qui a fermé depuis, donc je peux bien avouer que l’écriture complète de ce texte s’est passée sur mon lieu de travail, au milieu des allées et venues des clients en pleine période de fêtes de fin d’année (écriture entre novembre et fin décembre 2017). J’aime écrire dans des lieux fréquentés, entourée du brouhaha des gens : souvent en magasin ou dans les trains. Le fait d’être régulièrement interrompue (hélas, oui, il faut bien servir les clients parfois !) m’oblige à conserver en continu le fil de mon histoire à l’esprit, à ressasser les phrases pour ne pas les oublier. Et quand je retourne à l’ordi, cinq minutes, vingt minutes, une heure plus tard, voire plus, la suite est prête à être tapée. Comme ça, j’ai l’impression de bien avancer, sans réel temps mort.


    Pourquoi ce sujet ? Possède-t-il une valeur particulière pour vous ?

    Ah ! LA Question. Il se trouve que le thème de la chevalerie me passionne depuis l’âge de 7-8 ans, le jour où je suis tombée sur un exemplaire d’Yvain, le Chevalier au Lion de Chrétien de Troyes. Cette passion ne m’a pas quittée depuis : c’est mue par elle que j’ai fait des études littéraires, avec une spécialisation sur le Moyen Âge. Mes travaux de recherches pour la Maîtrise, puis pour le DEA, étaient axés sur des textes des 9e-13e siècles, essentiellement sur la matière arthurienne. J’ai aussi fait de la paléographie, de la traduction de manuscrits, le tout sous la houlette du CUER MA. Bref, un appel à textes auquel j’étais obligée de participer !


    Une suite ou une autre histoire dans cet univers est-elle à prévoir ?

    Absolument pas ! Techniquement – et les lecteurs s’en rendront compte en lisant les dernières lignes – cette histoire pourrait être un prélude, il serait facile de la poursuivre. En l’état, elle se suffit à elle-même et je préfère laisser la porte ouverte. Comme pour toute quête, ce qui compte n’est pas la fin, mais le chemin. Je laisse donc mon héros suivre son chemin dans l’esprit des lecteurs, la suite de ses aventures n’appartient qu’à lui – et à eux.


    Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre nouvelle, laquelle choisiriez-vous ?

    (Petite pause le temps de ressortir le texte pour le parcourir rapidement…)
    Difficile d’en choisir une. Peut-être celle-ci : « Certains se contentent de regarder passer les trains toute leur vie, d’autres montent dedans pour voir où ils mènent. »

    Je pense qu’elle synthétise l’essence même de la quête, de l’errance, de l’aventure. Et aussi de la lecture : prendre un livre c’est monter dans un train en direction d’une destination inconnue. À titre personnel, elle illustre mon perpétuel tiraillement entre la sécurité du quotidien et mon envie d’ailleurs : je balance continuellement entre la peur du changement et l’envie du changement. Je hais la routine, la routine me rassure. Cruel dilemme. Parfois je bascule du côté aventureux et quand je reviens chez moi je me demande ce qui m’a pris de ne pas y rester, en me promettant de ne pas renouveler l’expérience… jusqu’à ce que je bascule à nouveau !


    Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs ?

    Une tarte aux pommes maison ! Rien de tel qu’un moment de convivialité où on se raconte nos lectures autour d’une pâtisserie et d’un chocolat chaud. La bonne question serait plutôt : qu’aimeraient partager ces lecteurs avec moi ? Ce serait déjà formidable si des lecteurs avaient envie d’échanger avec moi. Je suis ouverte à toutes les discussions, qu’elles portent sur ce que j’écris ou sur ce qu’écrivent des auteurs bien plus doués que moi ;) Dernièrement, on m’a demandé si j’accepterais des interventions dans les classes (la réponse est oui, évidemment) : quelle meilleure rencontre que celle où tout le monde partage la même curiosité ?

    Quels sont vos projets d’écriture ?

    Dans l’immédiat, terminer la suite d’une histoire jeunesse pour un éditeur très connu… Mots & Légendes ;) C’est le projet le plus urgent. Ensuite, j’ai deux commandes en cours, dont un roman, mais dans un tout autre genre (j’écris aussi sous pseudo pour ce qui ne relève pas de la SFFF). Et, un jour peut-être, je m’attellerai à la rédaction de mon cycle de Fantasy (entamée il y a cinq ans) et j’irai au-delà du chapitre 7… Un jour, qui sait ?

    Comment vous est venu le goût de l’écriture ? À quel âge ?

    C’est une question un peu casse-gueule. En fait, je n’aime pas vraiment écrire. En revanche, j’aime être publiée ! Le second ne pouvant se passer du premier, je considère donc l’écriture comme des devoirs. Je m’y colle en renâclant, à reculons. Avec le temps, j’ai tout de même appris à aimer une partie du processus d’écriture : la satisfaction du travail fini, et bien mené.

    Enfant, il m’est arrivé d’écrire. En général de longs textes imbuvables ! Puis, adolescente, j’écrivais avec une amie : roman policier (pas terminé puisqu’on n’a jamais trouvé le coupable), pastiches de La Croisière s’amuse ou de Santa Barbara (ah, on a les références qu’on peut !). Bien entendu, comme tout adolescent torturé qui se respecte, j’ai eu aussi ma période poésie dépressive ;) Étudiante, j’ai écrit beaucoup de scénarios de jeux de rôle. Plus tard, j’ai travaillé sur la création d’un univers pour un jeu qui a failli être édité mais n’a jamais vu le jour.

    Avec le recul, je me rends compte que l’écriture a toujours été là, de loin en loin, en filigrane. Je pense que le temps passé à rédiger des travaux de recherches a relégué au second plan l’écriture-divertissement. Ce n’est que maintenant que je redécouvre ce côté ludique. Peu à peu, avec l’habitude, j’arrive même à y trouver du plaisir !

    Comment abordez-vous la création d’un texte ? Comment vient l’inspiration ?

    La plupart du temps, je n’écris que pour des appels à textes, donc avec sujet imposé. L’inspiration vient en laissant le sujet tourner dans mon esprit, en arrière-plan. Pour moi, c’est surtout le soir, dans mon lit, au moment de me laisser aller au sommeil, que le déclic se produit. Il me suffit de garder l’esprit ouvert et en général une phrase lue ou entendue prend soudain une teinte différente et devient le point de départ d’une idée. Parfois c’est une sensation, un parfum, une musique, un lieu. Il suffit vraiment de peu pour qu’un détail du quotidien devienne le fil rouge d’une histoire.

    De temps en temps, quelque chose m’interpelle que j’ai envie de partager, de faire découvrir, donc je fais en sorte d’en parler dans un texte, même si ce n’est pas le sujet principal.

    Quant à la création du texte, je vais en décevoir beaucoup : je n’ai en général pas de plan précis. Il m’arrive souvent d’écrire un texte parce qu’une phrase sonne bien dans ma tête et que je trouverais dommage de ne rien en faire. Si je devais attendre d’avoir le déroulement complet d’une histoire, du début à la fin, je n’aurais jamais rien écrit ! En général, je me colle devant l’ordi, j’ouvre une page et j’y dépose la phrase qui ne veut pas sortir de ma tête. Ça peut être la première phrase du texte (quand j’ai de la chance), la dernière (quand j’ai encore plus de chance !) ou simplement une phrase qui sera perdue dans l’histoire. Parfois, c’est une phrase que je supprimerai, ou qui se retrouvera finalement dans un autre texte, parce qu’elle ne collait pas tant que ça à celui-là. Puis, je laisse les mots venir. Les mots et les personnages. Tout se met en place plus ou moins naturellement, sans que je sache où je vais vraiment. Disons que j’ai une vague idée du paragraphe suivant, mais pas plus loin. Et, ainsi, de paragraphe en paragraphe, j’arrive à un moment du texte où, soudain, tout me paraît limpide : la fin s’impose d’elle-même, alors que je ne m’en serais même pas doutée deux lignes plus tôt.

    Quel est votre endroit favori pour écrire ? Avez-vous des rituels ?

    Là aussi, je vais décevoir les lecteurs qui cherchent une formule magique ! L’écriture n’a pour moi rien de magique. Je suis très terre à terre en ce domaine : pas de musique inspiratrice ni de chaussettes fétiches. Je peux écrire au boulot, comme je le disais, au milieu des clients, dans un train, dans une salle d’attente, à l’hôtel si je suis en déplacement, à mon bureau, dans mon lit, chez quelqu’un d’autre quand je suis en vacances. Bref, partout, je suppose. Avec la télé en bruit de fond, le brouhaha des gens, des conversations ou le silence total. Une seule constante : je n’arrive pas à écrire avant 15 h. Je ne suis pas du matin, mon créneau de productivité est plutôt entre 18 h et 21 h.

    Quels sont vos auteurs préférés ? Influencent-ils vos écrits ?

    Évidemment, Chrétien de Troyes ! Sinon, je ne me lasse pas de lire et relire le cycle du Lancelot-Graal, mais c’est anonyme ;)

    Je pourrais citer tout le monde et personne en particulier : j’aime autant Werber que Hobb, Herbert, Asimov, Nothomb, Kinsella, Truong ou Gaiman ! Je lis de tout, du polar aux romans historiques, de la comédie romantique au gore. J’aime le théâtre, la BD, les nouvelles comme les cycles de 30 volumes. Alors, oui, je suppose que beaucoup m’ont influencée, m’influencent encore, d’une manière ou d’une autre. De là à savoir lesquels et dans quelle mesure…

    Quelles sont vos autres passions ?

    Mon gros souci est que j’ai la sale habitude de me lancer dans plein de trucs. Dès que quelque chose me plaît (et ça a été le cas pour l’écriture), j’ai forcément envie de m’y mettre ! Au fil des ans, et ce depuis l’enfance, j’ai donc touché un peu à tout : musique et chant (flûte traversière, basse électrique, chorale, orchestre au Conservatoire…), jeux de rôle/pbem/GN/LARP, jeu vidéo (MMORPG, enquêtes, stratégie…), chasses au trésor, escape games, cuisine (notamment la pâtisserie), fabrication de bijoux, associations de protection animale, tir sportif (et championnats de tir), tai-chi-chuan, carnavals vénitiens (je fais partie des Masqués Vénitiens de France), collections diverses et variées… Depuis un peu plus d’un an, je me suis aussi lancée dans l’édition en créant Les Ombres d’Elyranthe avec l’autrice Catherine Robert.

    Sans parler des futures passions auxquelles je n’ai pas encore pensé !

    Peut-on suivre votre actualité sur un blog, un site ou un réseau social ?

    Sur la demande (très insistante – et aujourd’hui je comprends pourquoi) de mon éditeur chez Mots & Légendes, j’ai récemment créé une page auteur sur Facebook :https://www.facebook.com/florencebarrierauteur/

    Pour conclure, qu’avez-vous envie de nous dire ?

    Si je ne devais faire passer qu’un mot à travers cette interview, ce serait pour dire à ceux qui me lisent d’aider la microédition, de la soutenir. Acheter une antho, un roman, une nouvelle à l’unité en numérique, c’est super, et ça n’a pas de prix pour les auteurs comme pour les éditeurs. Mais vous pouvez aussi aider sans dépenser : un partage de temps en temps, et surtout un commentaire posté sur les sites de ventes en ligne pour dire ce que vous avez aimé (ou pas) dans votre lecture, ça ne coûte rien, ne prend que quelques minutes de votre temps, mais c’est un gain inestimable pour les petites maisons d’édition qui se démènent jour après jour pour gagner en visibilité ou simplement pour ne pas sombrer.

    Et, pour conclure cette conclusion, encore tous mes remerciements à Ludovic Païni-Kaffin, le fer de lance des éditions Mots & Légendes, pour m’avoir accordé et renouvelé sa confiance. Longue vie à Mots & Légendes !

     

    Vous pouvez retrouver la nouvelle de Florence Barrier dans notre anthologieChevaliers Errants, disponible sur notre boutique ou sur Amazon.

Nous utilisons des cookies sur notre site Web. Certains d'entre eux sont indispensables au fonctionnement du site, tandis que d'autres nous aident à améliorer ce site et l'expérience utilisateur (cookies de suivi). Vous pouvez décider vous-même si vous souhaitez autoriser ou non les cookies. Veuillez noter que si vous les rejetez, vous ne pourrez peut-être pas utiliser toutes les fonctionnalités du site.