Mots & Légendes 9 : SF dans tous ses états

ça m'ennuie malgré tout :/

Si tu essayes d'aller sur le site à partir du forum avec cette url : pavitte.wix.com/artbook ça bloque aussi ?

Oui, mais en fait ce sont tous les sites hébergés par Wix auxquels je n'ai pas accès (j'ai le même souci avec le site de Nicolas). ça vient donc de mon ordi, du fichier Hosts par exemple, faudrait que je regarde cela de plus près.

Totalement pris par le boulot et l'écriture, je ne fais plus rien d'autre (ce qui ne signifie pas que je ne garde pas M&L 9 sous le coude pour des jours plus paisibles, ni que je ne l'ai pas vivement recommandé autour de moi). Honte sur moi !

J'ai quand même lu la nouvelle de Nicolas, qui m'a glacé (mais dans le bon sens du terme : je veux dire, ça fonctionne, comme nouvelle). L'univers est prenant et, en dépit de son côté extrême, convaincant. C'est le plus dur, ça, en SF. Tout le monde peut imaginer une guerre nucléaire ou une pollution extrême. C'est imaginer à partir de ça un monde quotidien convaincant qui est difficile : comment le monde se réorganise, à quoi ressemble visuellement le climat, quels sont les nouveaux métiers, les nouvelles hiérarchies sociales, à quoi ressemblent les adultes au travail, les enfants à l'école (s'il y a encore des écoles), etc. Et l'univers de Nicolas, quoique esquissé (c'est une nouvelle, pas un roman), est très crédible. Et puis le côté subversif est là, de cette manière percutante qui existait en SF jusque dans les années 80 (je viens de revoir Escape from New York) et s'est depuis embourgeoisé (encore que ça semble revenir un peu en littérature SF - mais nettement moins au cinéma ou dans les jeux vidéo grand public, il faut errer du côté des petits jeux indépendants pour ça).

Je digresse ! En bref, une nouvelle directe et frappante. Peut-être plus simple que ce que j'ai lu de plus récent chez Nicolas (dont les structures se complexifient savamment pour notre plus grand plaisir au fur et à mesure - c'était déjà sensible avec Décollage imminent, mais ça l'est de plus en plus), mais ce n'est pas gênant : la forme doit s'adapter à l'histoire, et dans le cas présent, plus compliqué aurait sans doute été trop compliqué.

Je m'interroge sur le look un peu punk de Matt. C'est pour l'effet visuel ou c'est symbolique ? (No future...)

Jeb: merci d'avoir pris le temps de lire cette nouvelle. Tu as vu juste: cette nouvelle est plus ancienne que Décollage imminent ou Vent glacial. En fait, pour tout dire, il s'agit d'une histoire que j'ai complètement réécrit avant d'en faire un projet de roman. Ledit projet n'est pas encore totalement avorté mais après avoir écrit huit chapitres je suis tombé sur un nœud et les mois ont passé...Maintenant ma vie perso ne m'a pas permise de me réinvestir sur un tel projet surtout qu'entre temps j'ai changé des choses dans ma manière d'écrire et que, du coup, j'ai l'impression qu'il faudrait tout reprendre! Bref...voila pour l'anecdote.

Et l'univers de Nicolas, quoique esquissé (c'est une nouvelle, pas un roman), est très crédible

: alors je rebondis la dessus parce que je trouve qu'effectivement, il est assez cohérent sur une nouvelle mais dans le roman cité plus haut, (cette nouvelle étant le premier chapitre d'O2Ground en fait) j'ai galéré à cause de ces bases. En fait, en temps que roman, ce premier chapitre m'a posé une foule de problèmes au niveau de la cohérence! (si je ne fais pas non plus de la hard science, je dois dire que j'aime bien quand tout est justifié et crédible). Du coup, j'ai écrit 7 chapitres derrière pour arriver finalement à rendre les choses possibles... Alors de lire cette remarque me fait vraiment triper!

Et puis le côté subversif est là, de cette manière percutante qui existait en SF jusque dans les années 80 (je viens de revoir Escape from New York) et s'est depuis embourgeoisé

Alors ça, ça me fait vraiment plaisir. Je pense même que c'est l'une des meilleures remarques que l'on puisse me faire parce que je suis très soucieux d'insérer du sens dans ce que je fais, voire d'être un peu militant (en tant que citoyen du monde et non partisan). J'aime beaucoup l'écriture quand il y a un message et je pense avoir toujours eu un peu l'âme rebelle (voir ici avec le premier micro texte: nicolasvillain.wix.com/page-auteur#!micros-textes/cpsl).
Donc:

Je m'interroge sur le look un peu punk de Matt. C'est pour l'effet visuel ou c'est symbolique ? (No future...)

Les deux! Visuellement parce que je voyais l'univers complètement gris avec juste de petites touches de vert pour les nuages et une once de rouge avec cette crête. C'est la première fois qu'un texte m'est venu comme un tableau et comme je ne sais pas dessiner...
Pour la symbolique, je pense que la réponse à l'interview sur ce que signifie cette nouvelle pour moi y répond assez bien.
Merci donc beaucoup pour cette analyse très pointue. Je trouve que tu es vraiment doué pour ça. Honnêtement, mon sens de l'analyse n'est pas aussi précis. Respect.

Kal:

Puis je reconnais que la chute de l'histoire, où le pire vient finalement de l'humain m'avait beaucoup séduit. C'était une pirouette que je n'avais pas vue venir alors que le danger était esquissé depuis le début.

Merci! C'est très rare d'avoir des retours de ce que l'on fait alors quand ils sont positifs comme ça: je prends à 200%!
Deux remarques sur ce commentaire:
- Oui le pire vient de l'humain, (comme toujours en fait....) la nature n'ayant pas de notion de bien ni de mal. Et dans ce monde pourri que l'homme a finalement engendré, il me semblait logique de finir sur la violence de l'humain. En effet, les premières lignes l'annonçaient avant que l'on ne pénètre dans l'univers que l'on oublie les premiers mots du texte.
- Deuxième remarque: je ne suis pour autant pas complètement satisfait de cette fin car, comme il s'agissait d'un premier chapitre à la base, je trouve que cette fin n'est pas assez amenée. Pour moi, la musique ne coule pas assez vers la chute mais bon. Sinon j'aime tout de même beaucoup ce texte pour son message et son côté dystopie cyberpunk.
Voila! Bonne journée à vous!

Peut-être dans quelques années!

Comme quoi il en faut pour tous les goûts, mais bien sûr ça complique la tâche de l'éditeur... Ah, cette multiplicité des formats et des plateformes, ça doit te faire t'arracher les cheveux de temps en temps !