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Tout ce qu'il dit est, mot pour mot, ce que va répondre l'écrivain débutant qui veut à la fois paraître détaché, intelligent, spirituel et tellement au-dessus de la mêlée. J'ai lu ce genre de niaiseries cent fois déjà (mais jamais dans le Contre Sainte-Beuve, il va sans dire). C'est d'une platitude navrante, et d'une autosatisfaction qui le dispute à celle de Damasio. Ce n'est pas un hasard d'ailleurs si je jette toujours ces deux bouffons dans le même sac, même si rien ne les rapproche superficiellement. Même immensité de vide prétentieuse, même conviction que ce qu'ils font a une importance (alors qu'ils n'ont pas le début du millième de l'ombre de l'intelligence qu'ils se croient), même morgue de petit parvenu bourgeois qui pense tutoyer les étoiles. Et, bien sûr, même niveau culturel de maternelle petite section. Quelqu'un veut offrir un dico à ce guignol pour qu'il apprenne le sens du mot "trope" ?
La "SF exigeante" est le terrain de jeu des écrivains les plus bêtes de la profession.
Marc : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes auteurs ? Romain Lucazeau : Cultivez-vous. Vos productions spontanées ne tiennent pas la route. Confrontez-vous à ce qui est meilleur que vous, en vous. Écoutez, si vous êtes trop paresseux pour lire, le podcast C’est plus que de la SF. Vous serez moins ignare (et moi j’ai gagné un verre d’alcool avec ce placement de produit). Sacrifiez votre humanité au service d’une plus vaste posture, qui consiste à réenchanter. Sinon vous serez des anecdotes dans un processus commercial sans signification.
C'est tellement condescendant !
À la place du blogueur, j'aurais refusé de publier des réponses pareilles. (Parce que c'est un trope, bien sûr.)
Le plus amusant étant que son premier diptyque a bénéficié, grâce aux moyens considérables de Denoël, d'un lancement marketing hollywoodien : on n'entendait parler que de lui, qu'on le veuille ou non. En matière de produit commercial sans signification, il a de quoi parler.
Je l'avais écouté dans Mauvais genres, aussi, à l'époque. Non seulement il était plat comme une carte de crédit, non seulement ses théories sur la "digitalisation" (sic) des activités économiques embaumaient le discours creux des théoriciens hors sol (en tant que technicien, j'aurais été ravi d'être là pour lui expliquer le gouffre qui existe entre les baratineurs et les exécutants), mais il enchaînait les fautes de grammaire à une vitesse étourdissante. Je suis indulgent à l'oral, on risque des fautes qu'on ne ferait pas à l'écrit, mais à ce stade, c'était virtuose.
C'est quand même curieux, ces incultes qui s'autorisent à recommander aux autres de se cultiver. J'ai fait mes humanités classiques, moi aussi, latin/philosophie/amphores crétoises sous Périclès, à 22 ans j'avais lu tout le théâtre shakespearien dans le texte, j'ai publié des articles sur la musique chez Proust, j'étudie à la maison, crayon en main, les partitions de Maurice Ohana, je pourrais vous improviser deux heures de conférences sur Wright of Derby ou le design des meubles par Ruhlmann - et j'ai simplement l'impression d'être un individu moyen qui a eu la chance de naître chez quelqu'un qui avait une bibliothèque et de faire des études, rien de plus. Eux s'imaginent qu'ils sont Pic de la Mirandole, parce qu'ils ânonnent laborieusement quelques platitudes sur Deleuze ou Skalkottas entre deux solécismes inacceptables chez des sixièmes.
Et non, n'écoutez pas C'est plus que de la SF. C'est très faible (ils ont même fait une émission avec Julien Chièze, pour vous donner une idée du niveau ; il y poussait une chansonnette à la gloire de Sephiroth, c'était hilarant). Enfin, il est vrai qu'il est facile d'épater les gogos.
On devrait réinventer un Prix des Jules, doté d'un montant de 50 euros offerts à l'auteur à la condition expresse qu'il s'engage à ne plus jamais écrire.
Où alors elle va se mettre à écrire de la fantasy vu qu'elle en lit (elle a dit beaucoup de bien de romans publiés par une collègue, c'est comme ça que je le sais).
"736 pages pour le roman de Michel Houellebecq, Goncourt 2010, qui raconte dans Anéantir (Flammarion) une histoire que nous n'avons pas le droit de divulguer avant le 30 décembre. 592 pages pour le roman de Pierre Lemaitre, Prix Goncourt 2013, qui poursuit avec Le grand monde (Calmann-Lévy), son œuvre consacrée au XXe siècle, s'installant ici dans les Trente Glorieuses. Et enfin, Connemara (Actes Sud), le roman de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018, compte 400 pages et raconte l'histoire d'Hélène, une quadragénaire en pleine crise existentielle et de Christophe, son copain d'enfance, un "adulescent" toujours prêt à rêver. "
Ça donne envie, la rentrée littéraire 2022 ! J'ai tellement envie d'un roman marketing qui refuse toute bande annonce, comme un film de Besson, d'une saga de l'été TF1 et d'une crise de la quarantaine bourgeoise...