Je viens d'achever de visionner les deux saisons de la série animée
Tokyo Ghoul. Je connaissais déjà le manga, très violent mais passionnant en raison de son univers très bien conçu, de l'empathie qu'a l'auteur envers la quasi-totalité de ses personnages (de sorte qu'il devient impossible de vraiment choisir un camp), d'un style visuel élaboré, si complexe dans les scènes d'action qu'il en devient parfois presque abstrait, et d'une fin dure, adulte, ambiguë, frustrante par certains côtés mais pas sans espoir.
La série animée est passionnante aussi. Attention, ce n'est pas pour tous les spectateurs et notamment la scène où le héros, Kaneki, bascule est d'autant plus insoutenable qu'elle est admirablement réalisée. Mais le rythme général, les cadrages, les choix scénaristiques (par rapport à la BD), tout en fait une série haut de gamme (même si, j'y insiste, réservée à un public suffisamment âgé).
MAIS SURTOUT !!! La fin diffère assez notablement de celle du manga, de sorte que les deux œuvres se complètent bien. Et le dessin animé fait le choix de simplifier considérablement certains événements et développements de la BD (ce qui certes en réduit la complexité), mais d'en renforcer l'humanité. Le dernier épisode est poignant. Sans être un technicien du cinéma, j'ai quand même pas mal planché sur la question à une époque, et je suis grand amateur de beaux mouvements de caméra, à condition qu'ils
signifient quelque chose. Eh bien, si l'on a suivi toute la série et si l'on a bien compris qui sont les personnages, le dernier épisode s'achève sur un interminable travelling arrière dont je n'hésite pas à clamer que c'est l'un des plus beaux de l'histoire du cinéma, Orson Welles et Hitchcock compris. J'en ai encore le ventre noué.
La série s'achète en haute définition 10 euros la saison sur le site de son distributeur français (je n'ose pas mettre le lien, je ne veux pas qu'on me suspecte de faire de la pub) : à ce prix, allez-y, vous ne regretterez pas.