Pour
Walking Dead, il y a encore de l'espoir, une petite note "bouddhiste zen" à la fin servant de cliffhanger, ce qui est original et donne l'espoir d'une voie nouvelle. Mais si ça continue dans le même sens, j'ai peur en effet que ça ne se dégrade rapidement. Réponse dans un an !
Quant à Astier, c'est un point de vue personnel et subjectif, mais son spectacle m'a donné le sentiment de reposer sur des rouages que désormais nous connaissons sur le bout des doigts pour avoir beaucoup vu son humour à la télévision - et forcément, quand on connaît le truc, le tour de magie n'impressionne plus. Mais je ne veux décourager personne de se faire son idée par lui-même, surtout !
Pour l'entretien que tu mets en lien, il comprend toutes sortes de choses intéressantes. Il y a un point sur lequel je m'inscris en faux, en revanche, c'est cette curieuse inhibition devant l'art narratif américain. Que ce soit dans les séries ou dans la littérature de genre, je trouve que c'est très surestimé, le "storytelling". Il y a de très bonnes séries américaines (mais il y a aussi à l'étranger
Sherlock Holmes,
Les Revenants ou
Death Note). Cependant, il y a aussi des séries américaines prestigieuses que je trouve complètement ratées et même totalement nanardes (
American Horror Story) et je suis de ceux qui pensent que les idolâtres du creative writing et de la dramaturgie sur power point et autres disciples des "script doctors" sont en train de tuer la littérature populaire américaine. On devrait fuir cette influence au lieu de la rechercher, comme il semble qu'on le fait trop systématiquement aujourd'hui en France. Non, franchement,
Les Sopranos, sans moi (et puis je n'aime pas les séries xénophobes, c'est un vieux trait de caractère...)
Abonné à l'INA, je vois beaucoup d'entretiens avec des écrivains, et certains sont passionnants. Quelle jouissance, en ces temps où on nous bassine avec les dramaturgies en trois parties et les règles d'écriture obligatoires, d'entendre Cesbron, l'immortel auteur de
Notre prison est un royaume, expliquer que le seul péché en liitérature est de céder au procédé, au truc, au machin préprogrammé : comme dans la série B américaine en trois parties, précise-t-il, où l'on sait exactement quel rythme il faut pour que "ça marche", quel pourcentage d'action et de sexe, quelles péripéties, etc. - et on applique à chaque fois la même formule. Je suis convaincu de ça, moi aussi, à mon tout petit niveau de lecteur, et c'est pour ça que j'aime infiniment moins Orson Scott Card ou Dan Simmons que Bradbury ou Heinlein (ne parlons d'un faiseur comme Justin Cronin). C'est aussi pour ça qu'à mon très humble avis on surestime grandement les séries et les films américains. Je pense en fait qu'à force de ne voir qu'une seule manière de raconter une histoire, on finit par croire que c'est la seule manière de raconter une histoire, au lieu d'ouvrir ses horizons et de refuser les idées toutes faites - choses que prêche pourtant Alexandre Astier dans son dernier spectacle.
Mais bon, là, c'est le quadragénaire qui parle ! Spiderman et Star Wars, ça ne m'intéresse plus !