Je vais tricher un poil. Comme je n'ai pas le courage de tout recopier la page 33 de mon roman, je chipe en copier-coller la page 33 de mon fichier (et elle n'équivaudra sûrement pas à la page 33 du roman). Mais l'avantage, c'est que la page 33 de mon fichier est beaucoup plus longue que la page 33 de mon roman.
C'est pas le passage le plus gore/dégueu, mais c'est quand même violent.
Elle arrache la chair, qu'elle crache sur le sol, masse rougeâtre et visqueuse couverte de bave, avant de replonger dans la plaie pour continuer à creuser un trou de plus en plus profond.
Sous la douleur, l'autre tente en vain de se dégager, secouant la tête en tous sens, mais les crocs sont solidement plantés, les mâchoires serrées comme les pointes d'un piège à loup. Impossible de les ôter de son cou. Alors, elle entame une série de coups dans l'abdomen, mais sa rivale résiste, finit par atteindre l'endroit le plus vulnérable, ses incisives touchent la trachée artère dans laquelle elle croque sans hésitation. Le sang éjecté à gros bouillons lui explose dans la bouche et elle le rejette en toussant. Brunette porte les mains à sa blessure, ses yeux se voilent, elle regarde ses compagnes autour d'elle, muettes maintenant, et ses traits expriment l'incompréhension. Elle titube quelques secondes avant de s'écrouler, ses membres tremblent en mouvements saccadés, un gargouillis parvient encore à franchir ses lèvres, puis tout s'arrête.
La meurtrière est tombée sur les fesses. Elle semble ne pas assimiler les derniers instants, puis finit par rire en gueulant : "c'est de sa faute à elle, pas la mienne ! C'est de sa faute !".
Personne n'y fait attention, les regards restent fixés sur le cadavre, comme éberlués. Celles qui appelaient à la mort peu avant paraissent revenir sur terre. Toutes finissent par baisser la tête, puis s'éloigner. Le silence est total. A quoi bon parler ? Que pourraient-elles bien dire ?
Greta, dès la fin du combat est retournée s'asseoir dans son espace habituel. La bagarre, les cris, le sang, l'issue fatale, tout ça est déjà derrière elle. Elle songe juste que nulle part, elle n'est à l'abri. On fait d'eux des bêtes sauvages, prêtes à tuer et elle ne doit faire confiance à personne. Elle-même se sait prête à passer à l'acte si besoin. Sans besoin aussi, juste par vengeance ou par envie. Ça ne la perturbe pas.
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"Regroupez-vous !"
Docilité, obéissance, soumission. Réflexe installé par les traitements infligés. Greta y pense souvent. Jusqu'à quel point cet automatisme est-il ancré en eux, en elle ? Malgré elle, une impulsion primale la pousse à obtempérer aux demandes, cela même alors que sa part objective voudrait refuser. Comment inverser le mécanisme ? Peut-elle faire marche arrière à force de volonté ?
"Suivez les gardes !"