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Jeb écrit: Ils lisent avant, où ils font tourner un chapeau ?
Juste la preuve qu'on préfère mettre en avant un mauvais intelligible qu'un bon sensible. Puisque seul l'intelligible trouve grâce aux yeux des élites et que l'on cherche la reconnaissance.
Tiens, Marie Darrieussecq a dû prendre le pont du 15 août : elle sort un nouveau roman.
Après avoir réussi à faire moins bien que Michael Bay avec son histoire de clone, ce qui est en soi un exploit qui impose le respect, elle pond aujourd'hui vite fait une espèce de Snowpiercer d'actualité. C'est original, courageux, pas putassier pour deux ronds. Vous pouvez lire le début de la nouvelle rédaction de sixième du nouveau chef-d'œuvre ici :
C'est passionnant ! On y apprend que la Méditerranée, c'est plus petit que l'Atlantique ; que les volcans montent au-dessus du niveau de la mer ; que pendant les croisières, on est à bord du bateau, pas en dehors ; que les enfants dorment la nuit - le tout dans le style habituel des CE1 qui torchent leur devoir pour pouvoir aller jouer au foot.
Je médis ! On découvre aussi des trucs très utiles si on veut apprendre à écrire très très bien ! Par exemple, il faut adapter les métaphores niaises au décor du roman. Si votre histoire se passe en mer, les joueurs "s'agglutinent comme des algues" et les officiers traversent "les bancs de passagers", lesquels se déplacent "en crabe". (Et les lecteurs sont pris pour des bigorneaux ?)
Bibliobs nous annonce que ce sera le roman de la rentrée, sauvage et beau, ou un truc du genre. Comme disait Barnum, il naît un pigeon à chaque seconde.
PS : Quand on tape dans son navigateur le nom de sa maison d'édition (POL), on tombe directement sur Pôle Emploi. Je me demande ce que ça signifie...
Pour le dernier Darrieussecq, je n'ai pas réussi à aller plus loin que "Rien ne destinait Rose, parisienne qui"... Tant pis, je rate sûrement quelque chose.
Je m'avance, mais... non. J'en ai lu un en entier, de Darrieussecq, (Notre vie dans les forêts), acheté sur ebay pour une bouchée de pain à quelqu'un qui était prêt à me payer pour que je l'en débarrasse, et ça m'a été plus pénible à lire que toute La recherche, ou que le Traité de l'âme d'Aristote.
Je l'ai déjà dit et redit, mais le phénomène me sidère : des auteurs de SF (ceux qui lisent leurs collègues au lieu de lire Deleuze, et qui connaissent l'état de l'art) explorent certaines questions actuelles jusque dans leurs ultimes retranchements (transhumanisme, clonage, hyperconnexion, effondrement, crises sociales et politiques, géostratégie...) Soudain arrive un distingué auteur de Vraie Littérature qui aligne quelques truismes de bistrot et la critique parisienne découvre la pertinence de l'anticipation, tresse des lauriers, se pâme, explique combien la prospective nous renseigne sur le monde d'aujourd'hui. Alors que, je le répète, La Route est le plus mauvais post-apo jamais écrit, et ne propose rien que les comics n'aient exploré en détail depuis longtemps, et que Notre vie dans les forêts va nettement moins loin, sur la question de l'exploitation des clones, que Michael Bay dans un de ses nanars à explosions. L'inculture de la critique et des littérateurs qui s'y croient en matière d'écrits de genre (qu'ils se déshonoreraient à toucher du bout de leur canne) fait qu'ils s'extasient devant des biplans à pédales sans se rendre que d'autres, à côté, ont déjà découvert le turbopropulseur.
Il y a une autrice qui m'envoie un projet de dystopie. Je commence à lire le synopsis ( je n'y comprends pas grand chose déjà, c'est un signe). Et je lis les extraits fournis en accompagnement. C'était niveau rédaction de 6ème. L'autrice m'a affirmé avoir deux romans publiés ( chez l'Harmattan c'est du semi compte d'auteur ça).
Bref on trouvait tous les symptômes relevés par Jeb. Ça fait peur.
Pour ce que je crois savoir de L'Harmattan, oui, ce serait du semi-compte d'auteur : semi parce qu'il y a une sélection des manuscrits et parce qu'on ne paie rien pour l'édition, compte d'auteur parce qu'on s'engage à acheter X exemplaires de son livre (ce qui revient à payer de façon détournée).
Cela dit, je n'ai jamais tenu un de leurs contrats entre les mains, donc je ne sais que ce qu'on en dit sur les forums, et ce n'est pas toujours fiable à 100%.
Ca ne m’étonnerait pas que ça marche comme ça. Pour ma thèse, Economica me proposait un truc dans le même genre (ils me publiaient et assuraient toute la distribution, mais je devais acheter les cent premiers exemplaires, environ 3000 euros).
Je préfère dix en auto-édition, du coup
Comme je te comprends ! Il y a de très étranges modèles économiques dans l'édition.
Je me sens comme un poussin dans sa coquille chez mes petits éditeurs communautaires. On n'aura jamais une distribution chez Carrefour ni le prix Interallié ? Outre qu'on s'en fout, au moins, nous, on est entre copains. Ce n'est pas le cas chez P.O.L. emploi, ou l'ambiance n'est pas la même entre collègues...
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