Siudmak

Je discutais dernièrement avec Kal de l'illustration de mon prochain roman chez M&L ( ) et nous nous posions toutes sortes de questions sur ce qui convenait au livre, compte tenu de son ton, de son sujet, de ce qu'il nous paraît important d'exprimer sur le contenu du livre, etc.

Conséquence, je me suis mis à réfléchir tout seul à ces histoires d'illustrations (hors le problème spécifique de notre roman, je veux dire), et il me semble que les couvertures de SF en France sont aujourd'hui très souvent sérieuses, finalement assez sages. Ce n'est pas un reproche, j'aime souvent beaucoup ces couvertures très SF dans l'âme. Mais pendant une récente insomnie me sont revenues les couvertures de ma prime adolescence, lorsque je découvrais le genre à la bibliothèque municipale Louis Aragon de Choisy-le-Roi. Des livres de poche très souvent dessinés par Siudmak qui était la célébrité de l'époque (de ce que je peux juger rétrospectivement du haut de mes 12 ans de l'époque). Un style débridé, volontiers proche de la fantasy ou du surréalisme... et pourtant, c'est bien de SF qu'il s'agissait ! Vous ne le connaissez pas forcément parce que vous êtes plus jeunes que moi, mais vous les avez peut-être vues d'occasion ou chez les bouquinistes. Quelques exemples...







Rétrospectivement, je ne peux pas dire que je suis extrêmement fan, au-delà de l'aspect technique qui est irréprochable. Mais il est certain que ça nous change des couvertures classiques d'aujourd'hui :

Mon frère avait ce genres de livres à la maison. J'avais vraiment l'impression (sans en connaître le contenu) qu'il s'agissait d'un monde totalement à part qui était conté là-dedans, étrange, inquiétant même ! et si différent des livres qu'on trouvait dans la supérette du coin. Même en ce qui concerne les coloris des deux premiers représentés, c'est étonnant.
Ce type d'illustration laissait quand même vachement planer le mystère en plus d'un côté décalé qu'on ne retrouve plus forcément maintenant, c'est vrai.
Et il y a le côté dessin sans assistance numérique pour la réalisation d'anciennes illustrations, ça joue aussi beaucoup pour le rendu. On a presque l'impression de voir le grain de la feuille à dessin sur certaines couvertures de l'époque.

Ah oui, je me souviens. C'était l'illustrateur de mes deux séries fétiches (en Pocket) de quand j'étais ado : Les dragons de Pern d'Anne McCaffrey et le cycle de Ténébreuse de M.Z. Bradley.
Bah j'ai jamais aimé ses illustrations. Oui, techniquement, c'est top mais c'était aussi complètement à côté de la plaque par rapport au contenu des livres. Pour moi, cet aspect reste très important.